Logements sociaux : les clés pour optimiser la rénovation thermique des façades

16 Fév 2023 | Logements sociaux, MOA, Rénovation énergétique

Les nouvelles mesures réglementaires visant à supprimer les passoires thermiques à partir de 2025 ont mis un coup d’accélérateur aux bailleurs sociaux pour la rénovation des logements. L’un des points majeurs pour améliorer les performances thermiques des bâtiments consiste à renforcer leur enveloppe.

Pour cela, ils doivent trouver des solutions faciles à mettre en œuvre, performantes, tout en faisant baisser les coûts engendrés par la rénovation de leur parc immobilier. La massification permet d’atteindre cet objectif. Découvrez comment dans cet article.

SOMMAIRE :

Une initiative encouragée par les pouvoirs publics

Pourquoi effectuer la rénovation thermique des façades ?

La solution : opter pour la massification

Une initiative encouragée par les pouvoirs publics

La feuille de route du Gouvernement, portée par la « Stratégie nationale bas carbone », initiée en 2015 et révisée en 2018-2019, fixe les principales orientations pour réussir la transition vers une économie bas-carbone et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. 

Le secteur du bâtiment génère à lui seul 23% des émissions de gaz à effet de serre (GES) français d’où l’importance pour l’État de fixer des objectifs pour atteindre un niveau de performance énergétique de référence dans la construction et la rénovation du bâti.

Différents dispositifs et aides financières ont été mis en place pour activer les leviers qui vont permettre de réduire l’empreinte carbone des bâtiments.  La démarche EnergieSprong, dont l’objectif est de démocratiser les rénovations à zéro énergie garantie au moyen de l’industrialisation, et l’appel à projet MassiRéno qui soutient financièrement le développement de la massification constituent des activateurs d’innovation pour trouver des solutions économiquement viables.

Pour les bailleurs, atteindre la sobriété énergétique se traduit entre autres par la rénovation thermique de son parc à savoir une amélioration des performances thermique de l’enveloppe.

Pourquoi effectuer la rénovation thermique des façades ?

Améliorer l’isolation thermique et l’esthétique 

La rénovation du parc social s’oriente sur 3 axes :

  • Lutter contre la précarité énergétique en supprimant les passoires thermiques, soit 7% du patrimoine social actuel, et respecter le calendrier prescrit par la réglementation qui impose la rénovation des logements classés E, F et G d’ici 2028.
  • Accélérer la rénovation énergétique pour atteindre le niveau BBC (Bâtiment Basse Consommation) en 2050 en développant des solutions industrielles pour massifier les travaux et réhabiliter à grande échelle.
  • Adapter les logements sociaux aux nouveaux besoins et attentes des occupants.

Renforcer l’enveloppe thermique du bâtiment

Pour atteindre les objectifs du Plan Climat (2007) de 80 kWh/m²/an de consommation unitaire, le renforcement thermique de l’enveloppe constitue un des points fondamentaux. Pour limiter les déperditions thermiques d’un bâtiment, la rénovation doit prendre en compte l’intégralité de l’enveloppe à savoir le traitement de la façade, des toitures terrasses, des combles perdus et des planchers bas. Les industriels ont développé des systèmes performants et adaptés à chaque problématique.

La rénovation des façades

L’isolation Thermique par l’Extérieur (ITE) constitue la solution la plus pertinente et efficace car elle facilite l’intervention en milieu occupé sans impacter l’espace à l’intérieur des logements. Elle ne peut cependant pas être envisagée pour des questions d’ordre patrimonial sur des bâtiments dont les façades sont classées au titre des monuments historiques ou sur des habitations à bon marché (HBM) construits dans l’entre-deux-guerres autour de Paris (50 000 logements).

Les solutions proposées par les industriels sont multiples et adaptées à chaque problématique avec une grande diversité d’isolants comme la laine de verre et les isolants biosourcés (laine de bois, métisse, etc.) et avec tous types de bardage (acier, inox, panneaux composites, bois, etc.).

Pour une finition sous enduit, les isolants mis en œuvre se présentent sous forme de panneaux à base de laine de roche ou de polystyrène expansé (PSE).

Le recours à des façades légères préfabriquées assemblées sur chantier est en plein essor car elles permettent une grande liberté architecturale et des chantiers plus rapides. Elles se composent généralement de murs composites bois/isolant pour façades rideaux, semi-rideaux ou manteaux, rapportées à une ossature acier ou bois avec parement.

L’isolation des toits et combles

Elle permet de réduire 25 à 30% de déperditions thermiques. L’isolation des combles perdus est réalisée au moyen de laine à souffler ou à dérouler, tandis que les toitures plates en béton sont généralement effectuées avec des panneaux isolants comme le polystyrène expansé (PSE).

L’isolation des planchers bas

Un plancher bas mal isolé peut engendrer entre 7 et 20% de déperditions thermiques. Pour isoler cette partie du bâtiment, il est préconisé de poser des panneaux isolants ou par projection de laine minérale (flocage) au plafond du sous-sol.

Limiter les déperditions thermiques des réseaux

Plusieurs systèmes sont proposés par les industriels pour l’isolation des réseaux :

  • Eau chaude sanitaire, chauffage : les tuyauteries peuvent être habillées de coquilles concentriques isolantes permettant le maintien de la température des fluides dans les tuyauteries ou les systèmes de chauffage.

  • Les points singuliers (vannes, robinets, compteurs, chaufferie) sont traités avec des housses pour l’isolation des vannes et des échangeurs de chaleur à plaques.

  • Conduits aérauliques. Présentés en rouleaux ou en panneaux, les isolants pour gaines de ventilation couvrent l’extérieur des gaines et permettent de protéger les conduits de la condensation et du risque d’incendie.

Le remplacement des menuiseries

Des fenêtres plus performantes thermiquement (double ou triple vitrage) participe à l’amélioration de la performance énergétique du logement. Les ouvertures, portes et fenêtres, peuvent représenter de 10 à 15% de perte de chaleur.

L’installation d’une ventilation mécanique contrôlée

La VMC permet d’évacuer la pollution de l’air intérieur, de l’humidité, et participe à la baisse de la consommation d’énergie. Au sein des bâtiments, entre 20 et 25 % des déperditions de chaleur sont liées au renouvellement de l’air. En outre, un mauvais renouvellement de l’air peut être la cause de plusieurs cas pathologiques.

La solution : opter pour la massification

Qu’est-ce que la massification ?

La massification consiste à généraliser les pratiques, process, solutions techniques, organisationnelles ou financières facilement duplicables sur un ensemble de bâtiments présentant des caractéristiques communes. Toute démarche de massification requiert un travail de standardisation pour assurer la répétitivité et réaliser ainsi des économies d’échelle et le développement d’une démarche industrialisée.

Quels avantages ?

  • Réduire les coûts par la mutualisation des matériaux et l’économie d’échelle.
  • Industrialiser : La préfabrication en usine participe à la réduction de la durée des chantiers et des coûts globaux, mais aussi à la pérennité des ouvrages par la qualité de mise en œuvre. Elle contribue également au confort des usagers et à la baisse de leur facture énergétique.
  • Décarboner pour atteindre les objectifs fixés par les pouvoirs publics (réduction de 49% les émissions du secteur du bâtiment et atteindre la neutralité carbone en 2050). En phase chantier, la massification contribue à réduire les émissions de GES et les déchets. L’emploi de matériaux biosourcés et recyclables à faible empreinte carbone et le développement du réemploi contribuent également à décarboner l’opération.

Comment massifier ?

Réaliser tous les diagnostics

  • Le diagnostic énergétique

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) renseigne sur la performance énergétique d’un logement ou d’un bâtiment (étiquettes A à G), en évaluant sa consommation d’énergie et son impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre. 

  • Le diagnostic technique

Depuis le 1er janvier 2016, le bailleur doit fournir lors de la signature ou du renouvellement d’un contrat de location, un dossier de diagnostic technique comprenant :

  • Le constat de risque d’exposition au plomb
  • L’état des risques naturels et technologiques
  • Le diagnostic de performance énergétique

  • Le diagnostic environnemental

Le contexte bâti et paysager est important pour adapter les choix à la typologie du bâtiment et à son environnement : implantation et orientation du bâtiment, type de climats, vents, contextes urbains, masques solaires, nuisances, perméabilité des abords, etc.

Créer un Schéma Directeur Énergie (SDE)

Ce document, issu d’une démarche volontaire de la maîtrise d’ouvrage, rassemble la stratégie énergétique, la planification patrimoniale et la programmation opérationnelle.

Choisir les techniques, les procédés et les matériaux en fonction des problématiques liées à l’ouvrage.

En phase chantier, développer le LEAN management pour une gestion organisationnelle performante et une optimisation du système de production (productivité, maîtrise des coûts et délais). Le LEAN management, ou LEAN Construction est une démarche d’optimisation de la production et de réduction des gaspillages sur chantier.

Mutualiser les achats

L’association M.A.S.H (Mutualisation d’Achat au Service de l’Habitat) inscrite au Répertoire National des Associations en mars 2020 est un bon exemple. Cette centrale d’achat coordonnée par l’USH des Pays de Loire regroupe 14 bailleurs sociaux et a pour objectif de réaliser des économies d’échelle et d’effet volume, mais aussi de gagner du temps par la mutualisation des procédures.

Utiliser le BIM

La modélisation des informations du bâtiment est très utile pour la gestion du projet. La maquette numérique 3D détaille toutes les informations techniques et les composants. Elle englobe également tout le cycle de vie d’un ouvrage depuis sa création jusqu’à sa déconstruction, et le recyclage de ses matériaux.  Cette méthode de travail peut s’avérer intéressante dans les projets de rénovations industrialisées car elle permet de :

  • créer une continuité numérique précise, utilisable par tous les acteurs du projet
  • anticiper les besoins d’organisation du chantier, de logistique et de planning
  • maîtriser les flux des matériaux, de réduire les déchets et d’optimiser les coûts.

 

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