L’isolation thermique extérieure et intérieure en rénovation et en construction

12 Juil 2022 | Artisans et Entreprise de travaux, Rénovation énergétique

Les normes de construction avant 1974 n’imposaient aucune réglementation thermique. Rarement isolés, ces bâtiments subissent par conséquent d’importantes déperditions énergétiques. La France compte aujourd’hui près de 5 millions de passoires thermiques. Selon une étude de l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME), un bâtiment mal isolé peut perdre entre 20 et 25% de chaleur par les murs, les zones de renouvellement d’air et les fuites, et de 5 à 10% par les ponts thermiques au niveau du sol. Pour y remédier, l’isolation thermique des murs permet de freiner les transferts de chaleur entre un milieu chaud et un milieu froid.

SOMMAIRE : 

Un marché en progression

Des systèmes adaptés à chaque problématique

Que dit la réglementation

Les différentes catégories d’isolants

L’isolation thermique : un marché en progression

Le marché des isolants est en progression, après avoir reculé en 2020 (-4,5%) en raison de la crise sanitaire. Il a atteint en 2021 un niveau supérieur à 2019 [1], totalisant 260 millions de m2. Cela représente environ 45 millions de m3 d’isolants posés, dont 53% en rénovation. L’isolation des murs par l’extérieur (ITE) et par l’intérieur (ITI) représente quant à lui, un tiers du marché des isolants. Concernant les matériaux d’isolation, les laines minérales de type laine de verre ou laine de roche dominent le marché (53%), suivi par les isolants en plastique alvéolaire (47%). Quant aux isolants biosourcés, ils ne représentent que 7% du marché. Avec la Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020), la tendance pourrait s’inverser.

Des systèmes d’isolation adaptés à chaque problématique

Quel que soit le procédé mis en œuvre, une isolation performante des parois contribue à :

  • Améliorer le confort à l’intérieur du bâtiment, plus frais en été et plus chaud en hiver
  • Valoriser son patrimoine grâce à l’amélioration du diagnostic de performance énergétique (DPE)
  • Réduire les consommations énergétiques  
  • Répondre aux coefficients de transmission thermiques imposés pour les constructions neuves
  • Réduire les nuisances sonores extérieures

L’isolation thermique par l’extérieur (ITE)

Qu’est-ce que l’isolation thermique par l’extérieur ?

L’isolation thermique par l’extérieur consiste à isoler l’intégralité de la façade. Cette technique est particulièrement pertinente lorsque la façade est détériorée. Elle allie une nouvelle façade et une isolation performante des murs extérieurs.

L’ITE : Quels sont les avantages ?

  • L’uniformité de l’isolation par l’extérieur améliore la performance de l’enveloppe et solutionne la problématique des ponts thermiques, comme la jonction du plancher et des murs;
  • L’ITE permet d’intervenir en milieu occupé et de conserver les aménagements intérieurs;
  • Cette technique préserve la surface habitable puisqu’aucune intervention n’est opérée à l’intérieur du bâtiment;
  • Elle concourt à une réduction de la facture énergétique, des pertes de chaleur et de la pollution due au chauffage.

L’ITE : Quels sont les inconvénients ?

  • Isoler par l’extérieur augmente le coefficient d’emprise au sol des murs. Il est donc nécessaire de consulter en amont des travaux les règles d’urbanisme et d’obtenir l’accord des architectes des bâtiments de France (ABF) si le bâtiment est situé dans ou à proximité de sites patrimoniaux remarquables;
  • Cette solution est environ deux fois plus coûteuse qu’une isolation par l’intérieur. Elle requiert généralement la pose et la dépose d’un échafaudage, une main-d’œuvre plus importante et la mise en œuvre d’un parement ou d’un enduit.

L’ITE : Quel budget prévoir ?

Le prix de l’ITE est compris entre entre 43 et 238 € HT /m2.

Cette variation s’explique par la prise en compte de plusieurs paramètres :

  • Le coût de la main d’œuvre qui varie selon les artisans;
  • La surface à isoler : plus la surface est importante, moins cher sera le prix par m²;
  • La configuration et l’état du bâtiment;
  • La performance de l’isolant calculé sur la base de son coefficient de performance thermique (R) et de son épaisseur. Plus un isolant est performant, plus il est cher;
  • Le type de revêtement extérieur sélectionné (bardage, crépi, vêture, etc.).

Quel système choisir pour isoler un bâtiment par l’extérieur ?

Plusieurs systèmes sont proposés :

  • L’ITE sous bardage : l’isolant est placé dans une ossature métallique ou en bois sur lequel est fixé le parement extérieur (bois, pierre, céramique, brique, métal, etc.). Le bardage comporte au dos du parement une lame d’air ventilée. Le type d’isolant appliqué peut être en panneaux, rouleaux, isolants en vrac insufflé ou projeté. Son prix moyen est estimé à environ 140 – 180 € HT / m².
  • L’ITE sous enduit, nommé ETICS : l’isolant est fixé sur la façade et est ensuite recouvert d’une ou deux couches d’enduits. Il requiert des isolants en panneaux de type PSE (polystyrène expansé) ou PXR (polystyrène extrudé). Son prix moyen est de 110 – 180 €HT / m².
  • L’ITE sous vêture : il se compose de panneaux constitués d’un isolant en panneaux PSE ou PXR et d’un parement qui sont fixés sur le mur extérieur. Ce système est moins cher que l’ITE sous bardage car les panneaux sont fixés directement sur la paroi.

L’Isolation Thermique par l’Intérieur (ITI)

Qu’est-ce que l’isolation thermique par l’intérieur ?

L’isolation thermique par l’intérieur consiste à isoler les parois intérieures d’un bâtiment. Cette technique est généralement utilisée lorsque la façade n’est pas modifiable, notamment pour les bâtiments dont les façades sont classées à l’inventaire des monuments historique ou situés dans une zone classée. Son coût au m2 est moins élevé que celui de l’ITE car les techniques de pose sont plus simples et nécessitent moins de main-d’œuvre.

L’ITI : quels sont les avantages ?

  • Une ITI est moins chère qu’une isolation extérieure;
  • En intervenant à l’intérieur du bâtiment, l’apparence de la façade n’est pas modifiée;
  • Ce système n’impose donc pas d’établir une déclaration de travaux auprès de la mairie;
  • Le chantier peut être séquencé puisque l’on intervient pièce après pièce.

L’ITI : quels sont les inconvénients ?

  • Isoler par l’intérieur réduit la surface habitable en fonction de l’épaisseur de l’isolant;
  • Une attention particulière doit être portée sur les jonctions plancher-mur pour éviter les ponts thermiques;
  • Des travaux d’électricité, de canalisation et de déplacement des radiateurs peuvent être à prévoir;
  • Le chantier ne peut pas être effectué en milieu occupé ou nécessite de désencombrer les pièces.

Quel budget prévoir pour isoler un bâtiment par l’intérieur?

Le prix d’une ITI se situe dans une fourchette de 18 à 112€ HT / m²

Quels systèmes pour une isolation par l’intérieur

Il existe deux systèmes :

  • Le doublage sur ossatures : il intègre des laines minérales entre les montants et recouvert d’un parement de plaques de plâtres;
  • Le doublage collé : il est composé de plaques de polystyrène ou de panneaux de laines minérales avec parement de plaques de plâtre intégré. Elles sont directement collées sur les murs. Ce type de pose est environ 30% moins chère que la pose sur ossature métallique.

Que dit la réglementation ?

La Réglementation Thermique 2012 (RT 2012)

La Réglementation Thermique 2012 (RT 2012), entrée en vigueur le 1er janvier 2013, fixe trois exigences :

  • La consommation d’énergie primaire (Cep), exprimé en kWhep/m²/an. Cette unité de mesure sert à évaluer la performance énergétique d’un bâtiment et de connaître la consommation d’énergie primaire (chauffage, refroidissement, eau chaude sanitaire, éclairage, auxiliaires) par unité de surface et par an. Le plafond du Cep (Cepmax) et fixé à 50 kWhep/m²/an mais il est est modulé en fonction du type de bâtiment, de la localisation géographique et de l’altitude;
  • La température maximale atteinte après un épisode de 5 jours consécutifs de fortes chaleurs doit être inférieure à une température de seuil (Tic ref);
  • Le coefficient de besoin bioclimatique (Bbio) doit être inférieur à une valeur maximale définie par région (Bbio max).

La Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020)

La RE 2020, qui fait suite à la RT 2012, vise à construire des bâtiments plus respectueux de l’environnement et plus sains pour ses occupants.

Elle impose :

  • Une réduction de la consommation énergétique
  • L’optimisation du confort thermique et phonique
  • La diminution des déperditions de chaleur
  • La réduction des dépenses liées au chauffage et au rafraichissement des maisons

Points d’évolution de la RE 2020 en comparaison à la RT 2012

  • L’augmentation de l’épaisseur des isolants qui passe de 100 mm jusqu’à 300 mm;
  • Les énergies renouvelables sont privilégiées pour les systèmes de chauffage et de rafraîchissement (bois, pompe à chaleur, énergie solaire);
  • La consommation énergétique des logements passe de 50 KWh/m2/an à 0 KWh/m²/an. Ils doivent donc produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment c’est-à-dire être à énergie positive (BEPOS).

Les différentes catégories d’isolants

Matériaux recommandés par la RE 2020 pour l’isolation extérieure (ITE)

Le choix des matériaux recommandés par la RE 2020 pour l’ITE est basé sur :

  • La quantité de rayonnement solaire que le revêtement extérieur peut filtrer ainsi que son esthétique
  • L’épaisseur de l’isolant
  • Les matériaux biosourcés sont à privilégier : bois, paille, chanvre, brique de terre cuite, etc. ainsi que son origine (production locale) et le recyclage des déchets issus de la construction.
  • Le bilan carbone de l’isolant, son ratio économie / performance, et son cycle de vie dès sa fabrication jusqu’à son recyclage.

Classification des isolants

La qualité de l’isolation thermique va dépendre de l’isolant utilisé et de ses performances thermiques.

Les isolants sont classifiés en 5 groupes :

  • Les isolants minéraux : verre cellulaire, laine de verre ou de roche, perlite, vermiculite, etc.
  • Les isolants synthétiques : polystyrène, polyuréthane, etc.
  • Les isolants naturels d’origine végétale (bois, chanvre, lin, ouate de cellulose…) ou animale (laine de mouton, plumes de canard…),
  • Les thermo-réflecteurs ou isolants minces
  • Les isolants dits de « nouvelle génération » : brique monomur, panneaux sous vide, etc.

[1] Étude TBC Innovations menée par téléphone au dernier trimestre 2021 auprès de 350 auteurs de l’isolation thermique (200 entreprises de pose, 100 distributeurs, 50 acteurs de la conception de bâtiments neufs).

 

 

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