Construction durable : innovations et tendances en 2025

2 Oct 2024 | Diagnostiqueur immobilier, Rénovation énergétique

Construction durable : innovations et tendances en 2025

Les secteurs de la construction et de l’immobilier vivent une véritable révolution depuis quelques années. Parmi les nombreux bouleversements à l’œuvre : les enjeux de la transition énergétique et l’évolution constante des réglementations. Deux aspects qui nécessitent une attention permanente de la part des professionnels ! En tant que diagnostiqueur immobilier, vous jouez un rôle central dans l’évaluation et la certification de la durabilité des bâtiments… Tour d’horizon des évolutions réglementaires et de la construction durable pour 2025 !  

Construction durable : définition 

La construction durable vise à réduire l’impact environnemental des bâtiments tout en améliorant la qualité de vie des occupants. Pour cela, elle intègre des pratiques écoresponsables tout au long du cycle de vie des bâtiments, de leur conception à leur démolition. 

Contexte règlementaire pour la construction durable en 2025 

RE2020 : les nouveaux seuils pour 2025 

La réglementation environnementale RE2020 impose des exigences strictes en matière d’efficacité énergétique et de réduction des émissions carbone.  

Pour s’aligner sur ces ambitions, les seuils d’émission carbone pour les bâtiments neufs évoluent en 2025, en 2028 puis en 2031.  

Voici les nouveaux plafonds à respecter à compter du 1er janvier 2025 (en kgCO2eq/m2/an) : 

  • pour les maisons individuelles : l’IC (indice carbone) construction passe de 640 à 530. Le plafond d’EGES (émissions de gaz à effet de serre) passe à 4 ; 
  • pour les logements collectifs : l’IC construction passe de 740 à 650, l’IC énergie de 560 à 260 (320 pour les logements collectifs avec réseau de chaleur urbain) et le plafond d’EGES de 12 à 6 (dès 2024). 

Hausse de l’éco-contribution en 2025 

Les filières REP (responsabilité élargie des producteurs) appliquent le principe pollueur-payeur : le producteur assume le coût de gestion des déchets qu’il génère. Pour répondre à cette obligation, les professionnels font généralement appel à un éco-organisme. Pour chaque produit vendu, ils versent à cette structure une «  éco-contribution » qui financera le traitement des déchets. 

La loi AGEC alourdit le cahier des charges des éco-organismes, ce qui entraîne une augmentation considérable des éco-contributions pour 2024 / 2025.  

Dans certaines filières, ces hausses sont fulgurantes : elles atteignent 138 % pour les ballons d’eau chaude par exemple ! Au sein de la REP bâtiment, les quatre éco-organismes agréés doivent encore publier leurs barèmes pour 2025. Dans tous les cas, attendez-vous à un impact sur les coûts de construction, à prendre en compte dans les évaluations immobilières.

Certifications et labels verts 

Dans le bâtiment, les certifications prennent une place croissante. Voici quelques labels à connaître en tant que diagnostiqueur immobilier : 

  • BREEAM (building research establishment envrionmental assessment method), le référentiel le plus ancien et le plus utilisé à travers le monde ; 
  • HQE (haute qualité environnementale), une certification française qui vise à améliorer la qualité des bâtiments neufs et existants ; 
  • BBC (bâtiment basse consommation), un label qui promeut la construction de bâtiments ayant des besoins en énergie très faibles. Il figure parmi les plus reconnus et les plus stricts ;
  • Effinergie, un des principaux labels en France. Destiné à rendre le secteur de l’immobilier plus responsable, il est attribué aux projets qui répondent à des critères spécifiques de performance énergétique. 

Les matériaux de construction innovants 

Entre innovation et tradition, les matériaux de construction font leur révolution. Préparez-vous à les intégrer à vos scénarios de travaux ! 

Béton bas-carbone et béton recyclé 

Matériau peu coûteux et abondamment utilisé, le béton suscite la controverse en raison de son fort impact environnemental. Mais une alternative émerge avec de nouveaux ciments, bien plus sobres en émissions carbone.  

C’est le cas par exemple du béton bas carbone : équivalent en termes de performances, sa fabrication émet peu de CO2. Le secret ? La présente de matières alternatives au ciment, comme le calcaire, l’argile calcinée ou les cendres volantes.  

De son côté, le béton recyclé préserve les ressources naturelles en utilisant des granulats issus de la déconstruction. 

Les biomatériaux 

L’intégration croissante de matériaux d’origine biologique fait sortir de terre des constructions plus écologiques.  

Le secteur assiste même à un véritable retour aux matériaux traditionnels, comme le bois. Matériau renouvelable et stockeur de carbone, il s’appuie sur une filière bien organisée et sur des procédés de construction innovants. Par exemple, Toyota a marié le kigumi, technique traditionnelle d’assemblage de bois au Japon, avec des technologies de pointe pour concevoir sa ville laboratoire Woven City, au pied du mont Fuji. 

De son côté, le chanvre séduit avec ses propriétés d’isolation thermique et phonique. Il ouvre la voie à de nouveaux matériaux ultra performants, comme les panneaux de chanvre. Ils cumulent haute résistance thermique, faibles émissions et circuit court, avec la valorisation de toutes les parties du chanvre. 

Les matériaux composites  

Les nouvelles technologies permettent de combiner différents matériaux pour optimiser leurs performances structurelles et environnementales. Ces matériaux composites offrent des applications variées dans la construction, notamment pour la mise en œuvre de structures légères et durables. 

Par exemple, les composites à base de mycélium (CBM) sont biodégradables et présentent une densité et une résistance hors du commun. De son côté, la poutre composite en « L » se caractérise par une âme métallique et des membrures en bois massif. Ses capacités optimales lui permettent de remplacer, entre autres, les planchers en structure béton. 

Les techniques de construction durable en 2025 

Les chantiers bénéficient de nouveaux procédés, pensés pour limiter leur impact environnemental. Les auditeurs sont tenus de promouvoir ces pratiques auprès de leurs clients. 

La construction modulaire et préfabriquée 

En pleine expansion en France et dans le monde, le marché de la construction modulaire s’appuie sur des constructions réalisées à partir d’éléments préfabriqués en usine, puis transportés sur le site de construction pour être assemblés. 

Les avantages ? La construction en usine assure qualité, contrôle strict des normes environnementales et réduction des déchets. Elle facilite aussi l’intégration de procédés innovants, comme l’impression 3D pour obtenir des structures légères et complexes. Enfin, le transport sur site limite le déplacement des équipes et des matériaux sur les chantiers. 

Les bâtiments passifs et à énergie positive 

Les bâtiments passifs se caractérisent par une très faible consommation d’énergie. Ils reposent sur une conception bioclimatique : isolation très performante, étanchéité à l’air, ventilation mécanique contrôlée, etc. 

Ils peuvent également tirer parti de l’énergie solaire pour l’éclairage naturel, le chauffage et la climatisation. Mais pas seulement : une bonne orientation des fenêtres et l’utilisation de matériaux spécifiques permettent aux murs d’absorber efficacement les rayons du soleil et de restituer l’énergie ultérieurement. Il s’agit d’énergie solaire passive. 

Avec ce type de conception ultra optimisé, certains bâtiments produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment : ce sont les BEPOS (bâtiments à énergie positive). 

L’importance de la rénovation 

Le contexte actuel incite à privilégier la rénovation plutôt que la construction afin de préserver les écosystèmes et s’appuyer sur des installations existantes. Isolation thermique, remplacement du système de chauffage, ventilation… Ces travaux de rénovation énergétique bénéficient de nombreuses aides financières. Les diagnostiqueurs immobiliers jouent un rôle dans cette transition écologique du parc immobilier français. 

Les nouvelles technologies au service du bâtiment 

Ces dernières années, l’évolution des technologies accélère l’efficacité énergétique. Profitez-en pour proposer des scénarios de travaux efficaces, en phase avec le monde actuel et ses enjeux ! 

La domotique et les bâtiments intelligents 

Contrôle à distance du chauffage et de la climatisation, thermostat intelligent, volets connectés, gestion de l’éclairage… Les systèmes automatisés visent à améliorer la gestion énergétique, le confort et la sécurité des occupants. Ils connaissent un développement exponentiel ces dernières années, révolutionnant le secteur immobilier.  

Pour rappel : le terme domotique s’applique aux habitations et la GTB (gestion technique du bâtiment) aux bâtiments tertiaires et industriels. 

Les énergies renouvelables  

Si la progression des énergies renouvelables reste en deçà des ambitions nationales, elle affiche néanmoins des résultats prometteurs. Ainsi, au cours du 1er trimestre 2024, 1GW supplémentaire a été raccordé au parc photovoltaïque français, contre 0,6 sur la même période en 2023. 

Les innovations concernent tout particulièrement le solaire, qui bénéficie de panneaux plus efficaces et moins polluants, mais aussi d’une meilleure intégration au bâtiment. Par exemple, les panneaux bifaciaux avec leurs cellules photovoltaïques sur les couches supérieures et inférieures atteignent des performances optimales.  

En parallèle, les tuiles solaires, lancées par Tesla, font leur entrée en France avec des marques comme Edilians. Ces technologies s’intègrent au bâti traditionnel. 

Les systèmes de stockage d’énergie 

L’amélioration de la capacité et de la durabilité des batteries impacte l’autonomie énergétique des bâtiments et assure une meilleure intégration des énergies renouvelables.  

Certaines technologies pourraient se développer, comme la V2G (vehicle-to-grid), qui vise à utiliser l’énergie stockée dans les batteries des véhicules électriques pour alimenter le réseau électrique. Mais qu’en sera-t-il alors de l’autonomie, principale préoccupation des automobilistes ? Selon une étude de la prestigieuse Université de Warwick, si la V2G est correctement pilotée, elle n’impactera aucunement la durée de vie des batteries… et pourrait même l’augmenter ! 

Vous l’aurez compris, le secteur du bâtiment connaît des évolutions importantes et rapides. En tant que professionnel de l’immobilier, vous devez rester informé et flexible pour répondre aux enjeux de la transition écologique. Équipez-vous d’outils professionnels performants pour booster votre entreprise et gagner du temps, comme Batiprix. Un accompagnement sur-mesure pour le chiffrage de vos travaux et la rédaction de vos devis.

démo

Estimez le coût des travaux de rénovation !

Essayez Batiprix, la Bibliothèque d’ouvrages indiquant les prix de milliers de travaux
Chiffrer des travaux pour les audits énergétiques
Le meilleur logiciel pour estimer le coût des travaux pour les audits énergétiques réglementaires.