Depuis la loi Climat et résilience du 22 août 2021, le PPPT (projet de plan pluriannuel de travaux) est obligatoire pour toutes les copropriétés de plus de 15 ans, à destination totale ou partielle d’habitation. Que vous soyez architecte, diagnostiqueur immobilier ou employé de bureau d’études, vous pouvez être chargé de son élaboration. Comment répondre parfaitement aux besoins de la copropriété ? Voici 5 conseils pour rédiger un PPPT efficace.
SOMMAIRE :
- Mettre au clair les objectifs du PPPT
- Récolter un maximum de données sur le bâtiment
- Rester informé des évolutions réglementaires et technologiques
- Utiliser les bons outils pour le chiffrage des travaux
- Présenter les différentes sources de financement
1. Mettre au clair les objectifs du PPPT
Pour rédiger un PPPT efficace, il est essentiel de se concentrer sur les objectifs du document. Gardez-les en tête tout au long de la rédaction !
La préservation du bâtiment
Le projet de plan pluriannuel de travaux doit permettre d’entretenir et conserver le bâtiment sur 10 ans. Pour cela, il présente les travaux de rénovation et d’entretien qui vont éviter sa détérioration.
Mettez également l’accent sur les travaux de valorisation du patrimoine immobilier : rénovation de façade, réduction des consommations d’énergie, entretien des espaces extérieurs, etc.
La sécurité et la santé des occupants
La sécurité et la santé des occupants de l’immeuble sont des priorités absolues. Du choix des matériaux à l’entretien des appareils de chauffage, chaque décision doit être prise en tenant compte de ce paramètre.
L’efficacité énergétique
Le PPPT s’inscrit pleinement dans les enjeux nationaux de transition écologique, devenus une priorité dans le secteur du bâtiment. C’est pourquoi il doit encourager la réalisation de travaux de rénovation énergétique.
Pour rappel, les nouvelles réglementations évoluent sans cesse vers la pénalisation des passoires énergétiques. Mettez l’accent sur l’importance des travaux qui améliorent l’efficacité énergétique du bâtiment : travaux d’isolation, installation de doubles vitrages, remplacement du système de chauffage, etc.
L’estimation du budget des travaux et la préparation du financement
Pour finir, le PPPT doit fournir une estimation sommaire du budget nécessaire à l’élaboration des différents scénarios de travaux. L’objectif est de guider le syndic de propriété dans le choix du plan pluriannuel de travaux.
Vous devez également présenter aux copropriétaires les sources de financement à leur disposition, en particulier les aides financières de l’État.
2. Récolter un maximum de données sur le bâtiment
La rédaction d’un PPPT doit s’appuyer sur des sources fiables et pertinentes. Voici les moyens à mobiliser pour récolter un maximum de données.
Les diagnostics techniques
Pour commencer, rassemblez les documents à votre disposition :
- le DPE (diagnostic de performance énergétique) : obligatoire, il présente l’étiquette énergie, les caractéristiques du bâtiment et de ses équipements, une estimation des dépenses d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que des recommandations de travaux ;
- le DTG (diagnostic technique global) : complémentaire au DPE, il se concentre sur les travaux à effectuer et sur l’estimation du budget.
- l’audit énergétique : réalisé obligatoirement si le DPE indique une note de F ou G, il précise notamment des scénarios de travaux de rénovation énergétique ;
La visite sur site
La visite du bâtiment et de ses équipements constitue une étape essentielle pour évaluer les besoins en termes de travaux. De quoi obtenir une vision claire de l’état du patrimoine et des différents éléments constitutifs de l’immeuble.
L’entretien avec les représentants de la copropriété
Pour finir, consultez les copropriétaires pour connaître les enjeux qui pourraient vous échapper. C’est aussi l’occasion de vous informer sur l’historique de l’immeuble : travaux, problèmes techniques, sinistres, etc.
3. Rester informé des évolutions réglementaires et technologiques
La rénovation immobilière est un secteur en pleine transition. Les professionnels du bâtiment doivent se tenir informé de l’évolution de la législation. En effet, le gouvernement affiche des ambitions en termes d’efficacité énergétique et de nouvelles réglementations voient le jour sans cesse.
Surveillez également les évolutions technologiques ! Ces dernières années, de nombreuses innovations ont révolutionné le monde de la rénovation énergétique. Des panneaux solaires de plus en plus rentables, des appareils de chauffage aux rendements supérieurs à 100 %, des systèmes embarqués permettant des économies d’énergie optimales… Vous devez rester à la page !
4. Utiliser les bons outils pour le chiffrage des travaux
Une estimation sommaire mais éloquente
Comme son nom l’indique, le PPPT reste encore un projet. Il ne nécessite pas une estimation précise du budget des travaux. Néanmoins, il doit permettre aux copropriétaires de faire un choix éclairé parmi les différents scénarios proposés.
L’expérience professionnelle
Fiez-vous à votre expérience professionnelle. Sur le terrain, vous avez appris à estimer le temps, le nombre d’artisans, les outils et les matériaux nécessaires à la mise en œuvre du chantier.
Mobilisez votre réseau professionnel : artisans, maîtres d’œuvre, architectes, bureaux d’études, courtiers, assureur professionnel,…
Les outils de chiffrage
Les professionnels du BTP peuvent s’appuyer sur des outils spécialement conçus pour les aider dans leur activité.
Des éditeurs de logiciels comme OBBC ou Atlibitum proposent des solutions clés en main pour rédiger facilement les rapports du PPPT, englobant le DTG, le DPE et l’audit énergétique.
Ces logiciels peuvent inclure l’accès à des bibliothèques de prix de travaux pour vous simplifier leur estimation budgétaire. Elles permettent l’estimation de milliers d’ouvrages, et précisent le temps de mise en œuvre et le descriptif complet des travaux. Vous gagnez en productivité, précision et en fiabilité !
En vous tournant vers les Bibliothèques d’ouvrages Batiprix, leader du marché depuis plus de 40 ans, vous bénéficiez de données mises à jour régulièrement pour suivre l’évolution des prix. Une solution idéale pour garantir la fiabilité de vos chiffrages et gagner un temps précieux !
5. Présenter les différentes sources de financement
Les travaux sont financés par le fonds de travaux de la copropriété, alimenté par les copropriétaires. Néanmoins, certains chantiers sont éligibles aux aides financières à la rénovation énergétique. Vous devez présenter ces sources de financement dans le PPPT.
MaPrimeRénov’ Copropriété
Si les travaux permettent une amélioration d’au moins 35 % de la performance énergétique du bâtiment, ils sont éligibles à MaPrimeRénov’ Copropriété. Cette aide finance jusqu’à 25 % du montant des travaux, avec un plafond à 15 000 € par logement.
Elle peut être agrémentée de bonus :
- le bonus « sortie de passoire » : 500 € pour les travaux permettant de sortir des étiquettes F ou G ;
- le bonus « bâtiment basse consommation » : 500 € pour les travaux permettant d’atteindre les étiquettes A ou B ;
- les financements complémentaires pour les propriétaires aux ressources modestes et très modestes : respectivement 750 et 1 500 € par logement.
L’éco-prêt à taux zéro Copropriété
L’éco-PTZ Copropriété concerne les travaux réalisés dans les parties communes et les travaux d’intérêt collectif réalisés dans les parties privatives. Il permet de bénéficier d’un prêt sans intérêt dont le montant peut atteindre 30 000 € par logement.
À noter : les propriétaires peuvent également demander un éco-PTZ à titre personnel pour les travaux réalisés dans leur logement.
Les primes CEE
Le dispositif des CEE (certificats d’économies d’énergie) encourage les fournisseurs d’énergie à promouvoir les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
C’est dans ce contexte que les fournisseurs d’énergie proposent des primes aux particuliers pour financer les travaux de rénovation énergétique.
La TVA réduite à 5,5 %
Les travaux de rénovation énergétique bénéficient d’un taux de TVA à 5,5 %. Il est directement appliqué sur les factures des artisans et des matériaux.
Les aides financières des collectivités territoriales
Certaines collectivités territoriales proposent des aides financières à la rénovation énergétique. Il faut consulter le site de l’Anil (agence nationale pour l’information sur le logement) pour connaître les aides disponibles sur le territoire.