Les chutes en hauteur constituent la première cause d’accidents du travail dans le secteur du BTP. Et 3 accidents sur 4 surviennent dans des entreprises de moins de 50 salariés ! Pour les travailleurs indépendants, les TPE et les PME, la prévention des risques fait donc partie des priorités. Quels sont les stratégies à déployer et les équipements à mettre en place ? Batiprix vous donne toutes les informations à connaître pour garantir la sécurité des ouvriers et la continuité des activités.
Comprendre les risques de chute sur les chantiers
Les principales causes des chutes en hauteur
Quelles sont les principales causes des chutes en hauteur sur un chantier ? La rupture d’une toiture fragile et un défaut d’équipement de protection collective, comme les échafaudages ou les plateformes sans garde-corps.
Selon l’OPPBTP (l’organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics), les métiers les plus touchés par ce type d’accident sont :
- la charpente – couverture (40 %)
- la maçonnerie – gros œuvre (24 %).
Le plus souvent, il s’agit de chutes de moins de 3 mètres, sur des petits chantiers de rénovation chez des particuliers.
Conséquences des chutes sur les travailleurs et l’entreprise
Les chutes en hauteur entraînent avant tout un impact humain. Elles peuvent provoquer des blessures graves, voire mortelles : selon le rapport annuel de la CNAM, les chutes représentaient 1 accident du travail mortel sur 5 dans le BTP en 2021.
Pour les entreprises, les chutes ont aussi des conséquences financières et juridiques importantes : interruption de chantier, indemnisations, augmentation des primes d’assurance et responsabilité civile et pénale en cas de manquement à la réglementation, etc.
Les équipements essentiels pour prévenir les chutes
Les équipements de protection collective (EPC)
Pour les TPE et PME du bâtiment, les EPC constituent une priorité absolue. Ils permettent de sécuriser l’ensemble du chantier et de réduire les risques de chutes. Parmi eux, il existe :
- les garde-corps pour protéger les zones en hauteur ;
- les filets de sécurité pour amortir les chutes
- les plateformes de travail équipées de systèmes antichute ;
- les échafaudages conformes aux normes en vigueur
Les équipements de protection individuelle (EPI)
Les EPI complètent les EPC et assurent la sécurité des travailleurs :
- harnais antichute avec longe rétractable ;
- casques de sécurité pour prévenir les traumatismes crâniens ;
- chaussures antiglisse pour limiter les risques de glissade ;
- vêtement haute visibilité pour une meilleure identification sur chantier.
TPE et PME : les bonnes pratiques pour renforcer la sécurité sur les chantiers
Identifier les risques en amont
En début de chantier, un diagnostic de sécurité permet de repérer les zones à risque et d’adopter les mesures nécessaires.
Cette évaluation doit prendre en compte divers facteurs, tels que la stabilité du terrain, les conditions climatiques et la nature des matériaux manipulés. Elle doit également inclure une inspection des équipements de travail et des dispositifs de protection.
Une évaluation rigoureuse des conditions de travail réduit significativement les accidents et aide à anticiper les besoins en formation et en équipements de protection, garantissant ainsi un environnement de travail plus sûr.
Mettre en place un protocole de sécurité systématique
Chaque entreprise doit disposer d’un plan de prévention, qui intègre les mesures suivantes :
- mise en place d’une signalisation claire pour informer et guider les travailleurs sur les risques spécifiques de chaque zone du chantier ;
- plan d’intervention en cas d’accident, incluant des procédures détaillées pour l’évacuation, les premiers secours et la communication avec les services d’urgence ;
- inspections régulières du matériel et des installations afin d’assurer leur conformité aux normes en vigueur et prévenir tout risque de défaillance ;
- établissement d’un registre de sécurité consignant toutes les évaluations, incidents et actions correctives mises en place ;
- nomination d’un référent sécurité chargé de superviser l’application des mesures préventives et de sensibiliser les équipes aux bonnes pratiques.
Former et sensibiliser les équipes
La formation continue des ouvriers s’impose pour garantir une bonne application des règles de sécurité.
Elle vient actualiser leurs connaissances sur les normes en vigueur et les aider à acquérir les bons réflexes en matière de prévention.
Par ailleurs, les sessions obligatoires de formation aux techniques de travail en hauteur et à l’utilisation des équipements de sécurité doivent s’accompagner de mises en situation réelles. Il est également pertinent d’intégrer des modules sur les premiers secours et la gestion des situations d’urgence. L’objectif ? Améliorer la réactivité des équipes face aux incidents.
Miser sur les nouvelles technologies
Les nouvelles technologies peuvent constituer un atout pour votre entreprise, à condition d’être considérées comme des solutions complémentaires aux mesures de sécurité essentielles.
Ainsi, certains équipements de sécurité intègrent des capteurs de détection de chute (harnais connecté par exemple). Ils assurent une surveillance continue des chantiers et alertent instantanément les responsables en cas d’anomalie.
Les drones, quant à eux, sont utilisés pour inspecter les zones difficiles d’accès et identifier d’éventuels risques structurels avant qu’un accident ne survienne.
Réglementation en vigueur et obligations des employeurs
Les principales règles de sécurité à respecter
En France, le Code du travail impose des règles strictes en matière de prévention des chutes, notamment par le biais des articles R4323-58 à R4323-90. Parmi les obligations légales, vous retrouverez :
- obligation d’installation de dispositifs de sécurisation collective conformes aux normes EN 13374 pour les garde-corps et EN 1263 pour les filets de sécurité ;
- utilisation systématique des EPI pour les travaux en hauteur, en particulier des harnais conformes à la norme EN 361 et des longes rétractables certifiées EN 355 ;
- contrôles périodiques des installations et du matériel, conformément aux dispositions de l’article R4323-99 du Code du travail qui imposent une vérification préalable et périodique des échafaudages et systèmes antichute.
Responsabilité des employeurs et sanctions en cas de manquement
Les employeurs sont tenus d’assurer la sécurité de leurs travailleurs.
En cas de manquement, ils encourent des sanctions :
- amendes jusqu’à plusieurs milliers d’euros ;
- suspension d’activité voire interdiction temporaire d’exercer en cas de récidive ou de négligence avérée ;
- poursuites pénales en cas d’accident grave.
Si un accident grave entraîne une invalidité ou un décès, l’employeur risque d’être poursuivi pour mise en danger de la vie d’autrui et d’écoper de peines de prison allant jusqu’à cinq ans.
Vous l’aurez compris, la sécurité représente un enjeu essentiel pour les entreprises et travailleurs indépendants du BTP. Pour vous concentrer sur ce pan stratégique de votre activité, gagnez du temps avec l’utilisation d’outils professionnels comme Batiprix ! Ces solutions vous facilitent le chiffrage des travaux, optimisent la gestion de vos chantiers et vous aident à garantir la conformité aux normes à toutes les étapes ! Découvrez sans attendre nos dispositifs dédiés aux TPE / PME.