Protéger le bois dans les constructions : conseils pour les maîtres d’œuvre 

12 Mar 2025 | MOE, Rénovation énergétique

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Le bois : un matériau incontournable dans les projets de construction et de rénovation. Néanmoins, il s’agit d’une matière vivante et naturelle, qu’il faut protéger contre l’humidité, les champignons, les insectes ou encore les UV. Pour garantir sa durabilité, les maîtres d’œuvre doivent donc intégrer dès la conception des stratégies de préservation, choisir les bons traitements et soigner la mise en œuvre. Comment protéger le bois dans les constructions ? Voici tout ce qu’il faut savoir pour garantir la pérennité de vos projets. 

 

Anticiper la préservation du bois dès la conception  

Choisir le bois en fonction de l’usage 

Le choix du bois dépend avant tout de son usage et de l’exposition aux éléments extérieurs. Certains bois, comme le teck, le chêne ou le cèdre, possèdent des propriétés naturelles qui les rendent plus résistants aux agressions biologiques et climatiques. Pour les projets nécessitant une haute durabilité sans entretien fréquent, ces essences constituent un choix judicieux. À défaut, il est possible de se tourner vers du bois ayant subi des traitements industriels, comme l’autoclave ou le traitement haute température (THT). 

Si bois est utilisé pour la structure, les menuiseries extérieures ou le bardage, il faudra également veiller à d’autres paramètres comme la résistance mécanique, la dureté et la stabilité dimensionnelle. Vérifiez les classes d’emploi définies par la réglementation pour vous assurer que le bois sélectionné corresponde aux contraintes du projet en question. 

Maîtriser la conception pour éviter les pathologies 

La conception est une étape cruciale pour limiter l’exposition du bois aux agressions extérieures.  

En priorité, vous devez garantir une bonne ventilation pour empêcher l’accumulation d’humidité et prévenir l’apparition de champignons comme la mérule.  

Par ailleurs, certains éléments architecturaux comme les avancées de toiture ou le bardage pare-pluie apportent une protection supplémentaire contre les intempéries et les rayons UV. 

 En tant que maître d’œuvre, vous devez réfléchir à ces problématiques en amont. 

Le point sur la réglementation 

La maîtrise d’œuvre doit connaître les normes et réglementations garantissant la conformité et la durabilité des constructions en bois. Le DTU 31.2 encadre les bâtiments à ossature bois et impose des exigences strictes quant au choix et à la mise en œuvre des matériaux. Par ailleurs, les normes EN 599-1 et EN 335 définissent les classes d’emploi et les exigences de traitement du bois, selon son exposition à l’humidité et aux agressions biologiques. 

Enfin, les PLU (plans locaux d’urbanisme) peuvent imposer le choix d’essences locales ou des diagnostics spécifiques pour les zones à risque, notamment en matière d’attaques xylophages (termites, mérules, etc.).  

 

Choisir le bon traitement du bois  

Les facteurs qui détériorent le bois 

Les constructions en bois sont soumises à diverses agressions, qui peuvent compromettre leur solidité et leur apparence.  

L’humidité reste l’un des principaux ennemis : elle favorise le développement de champignons lignivores, comme la mérule, et attire les insectes xylophages (termites, capricornes, lyctus, vrillettes, charançons du bois, etc.).  

Autre point sensible : les UV et les variations de température, qui altèrent la surface du bois, provoquant un grisement et une fissuration prématurée. Ces facteurs doivent être pris en compte pour anticiper les besoins en protection et choisir le traitement adéquat. 

Traitement préventif VS traitement curatif 

Un traitement préventif permet d’éviter l’apparition de pathologies. Selon l’exposition et l’usage du bois, plusieurs options existent pour renforcer le bois tout en conservant son aspect naturel :  

  • huiles et cires protectrices ; 
  • lasures et peintures ; 
  • saturateurs ;  
  • fongicides et insecticides. 

Dans le cadre d’une rénovation, un traitement curatif s’impose en cas de contamination ou d’attaque avérée. Il peut s’agir d’injection d’insecticide en profondeur, d’assainissement des zones touchées par la mérule ou même du remplacement des parties les plus endommagées.  

L’impact sur l’environnement 

Le choix des traitements influence la durabilité du bois, mais aussi son impact écologique. Les solutions chimiques conventionnelles, bien que très efficaces, peuvent contenir des substances toxiques pour l’environnement. De plus en plus de traitements éco-certifiés voient le jour, notamment ceux labellisés Écolabel européen ou NF Environnement. Les alternatives biosourcées, comme le traitement au sel de bore ou aux huiles naturelles, permettent également d’allier efficacité et durabilité. 

Innovations et nouvelles technologies 

De nouvelles technologies de préservation du bois apparaissent sur le marché. De quoi mieux répondre aux nouvelles exigences techniques et environnementales : 

  • nano-traitements : ces procédés innovants améliorent la résistance du bois à l’humidité et aux UV, tout en préservant son apparence naturelle ; 
  • biotechnologies : l’utilisation de micro-organismes aide à lutter efficacement et de manière écologique contre les champignons et les insectes xylophages ; 
  • capteurs intelligents : intégrés aux structures en bois, ils surveillent en temps réel l’humidité et anticipent les risques de dégradation, facilitant ainsi une maintenance préventive plus efficace. 

Réussir la mise en œuvre et l’entretien du bois 

Mise en œuvre sur chantier 

La réussite d’un chantier intégrant du bois repose sur une mise en œuvre soignée et conforme aux réglementations en vigueur.  

Pour commencer, il est indispensable de contrôler l’humidité du bois après sa réception. Objectif : prévenir tout risque de déformation ou de développement de champignons.  

Autre élément clé : le choix des assemblages. Des fixations inappropriées risquent de créer des points de faiblesse qui vont favoriser la détérioration du bois. 

L’installation de membranes d’étanchéité et de pare-pluie est recommandée pour protéger les structures contre les infiltrations d’eau et garantir leur durabilité. Une attention particulière doit être portée à la ventilation des ouvrages, notamment pour les bardages et structures exposées aux intempéries, afin de garantir l’évacuation de l’humidité et éviter les pathologies structurelles. 

Maintenance et suivi post-chantier 

L’élaboration d’un plan de maintenance préventive contribue à maximiser la durabilité des ouvrages en bois. Il inclut la surveillance régulière des structures, la vérification de l’humidité du bois et l’application périodique de traitements protecteurs. Le maître d’œuvre joue un rôle clé. Il sensibilise le maître d’ouvrage : 

  • à l’importance d’un entretien régulier ; 
  • à la nécessité d’interventions préventives.  

Une communication claire sur les recommandations d’entretien et les signes de détérioration à surveiller va optimiser la longévité du bois et éviter des coûts de réparation élevés à long terme. 

 

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