Réaliser un audit énergétique ne se limite pas à établir un état des lieux de la performance énergétique du logement… Il faut aussi proposer des pistes d’amélioration !
Vous êtes auditeur énergétique ou diagnostiqueur immobilier et vous souhaitez connaître les scénarios de travaux incontournables à proposer à vos clients ?
SOMMAIRE
- L’isolation des combles
- L’isolation des murs
- L’isolation des ouvrants
- L’isolation du sol
- L’installation d’un système de chauffage performant
- La régulation de chauffage
- L’installation d’une VMC
- Le relamping
Voici 8 travaux à envisager pour améliorer la performance énergétique d’un bâtiment.
Zoom sur l’audit énergétique
À partir du 1er avril 2023, l’audit énergétique est obligatoire lors de la vente d’une passoire énergétique, c’est-à-dire un bâtiment classé F ou G selon le diagnostic de performance énergétique (DPE).
Ceux classés E seront concernés au 1er janvier 2025 et les D au 1er janvier 2034.
Réalisé à l’initiative et au frais du propriétaire, l’audit énergétique doit être assuré par un professionnel qualifié : bureau d’études, entreprise, architecte ou diagnostiqueur immobilier.
À noter que le rôle du diagnostiqueur immobilier prend de plus en plus d’ampleur avec l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation.
Sur la base du DPE et d’une visite sur site, les éléments suivants sont présentés :
- un état des lieux général du bien ;
- une estimation de la performance énergétique selon le DPE ;
- au moins 2 scénarios de travaux pour améliorer la performance énergétique du bâtiment ;
- le chiffrage des travaux et les aides financières mobilisables.
Les travaux doivent permettre d’atteindre la classe DPE prévue par la loi « Climat et Résilience ». Il n’est pas obligatoire de réaliser ces travaux, mais la liste des chantiers à mener doit être communiquée à l’acquéreur.
Tous les travaux réalisés augmentent la valeur du bien à l’achat.
L’amélioration de la performance énergétique d’un bâtiment : quels travaux envisager ?
Les travaux pour améliorer la performance énergétique d’un bâtiment se décomposent en 4 catégories : l’isolation, le chauffage, la ventilation et l’éclairage.
Les travaux d’isolation
Les travaux d’isolation constituent la base de la rénovation énergétique. En limitant les pertes de chaleur, ils permettent de réaliser des économies d’énergie sur le long terme.
1. L’isolation des combles
L’isolation des combles perdus, de la toiture et de la toiture terrasse font partie des axes prioritaires.
En effet, selon l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), ces parties du bâtiment concentrent 25 à 30 % des déperditions d’énergie !
Et pour cause : l’air chaud, plus léger, monte et se déplace jusqu’à la toiture.
Si les combles sont accessibles, les isolants en rouleaux, faciles à poser, sont privilégiés. Il peut s’agir de laine de verre, de laine de roche, de laine issue de matières naturelles ou de fibres textiles recyclées.
Si les combles sont inaccessibles, une isolation par soufflage sera recommandée, le plus souvent avec de la laine de verre, de la laine de roche ou de la laine de cellulose.
2. L’isolation des murs
Les déperditions énergétiques au niveau des murs représentent 20 à 25 % des pertes de chaleur selon l’ADEME.
L’isolation des murs constitue donc le 2eme poste le plus important.
Elle peut être réalisée selon 2 techniques :
- l’isolation thermique par l’intérieur (ITI) : l’isolant est posé contre les parois de chaque pièce. Il se présente sous la forme de panneaux isolants, ou bien il est fixé à l’aide d’une ossature métallique. Il ne modifie pas l’apparence extérieure du bâtiment ;
- l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) : l’isolant est posé sur la façade ou sur des profilés métalliques. Il s’agit généralement d’un enduit ou d’un bardage. Il protège le bâtiment du froid et des intempéries, sans modifier l’aménagement intérieur.
Bon à savoir : L’isolation par l’extérieur requiert des travaux importants et se révèle plus onéreuse. Néanmoins, elle est souvent envisagée pour améliorer l’ensemble de l’isolation d’un bâtiment et moderniser la façade.
3. L’isolation des ouvrants
Selon l’ADEME, les fenêtres et les ouvrants représentent 10 à 15 % des déperditions énergétiques.
La rénovation complète des ouvrants devient parfois nécessaire. L’installation de menuiseries de qualité et de vitrages performants (double vitrage, voire triple vitrage) permet d’atteindre d’excellentes performances énergétiques. Les certifications comme Cekal, CSTBat ou Acotherm peuvent vous guider dans le choix des équipements.
Pour amortir les coûts, vous pouvez également proposer à vos clients une rénovation partielle : rénovation des joints, pose d’un survitrage, installation d’un volet roulant, etc.
4. L’isolation du sol
Enfin, l’isolation des sols et des planchers bas permet de réaliser 7 à 10 % d’économies d’énergie selon l’ADEME.
La solution la plus simple à mettre en œuvre ? L’isolation par l’extérieur. Elle consiste en l’installation d’un isolant sur le plafond de la cave ou du garage. Pas besoin de déménager les meubles !
De son côté, l’isolation par l’intérieur implique la pose d’un plancher chauffant.
Les travaux de chauffage
Après l’isolation, le 2eme poste à considérer est le chauffage. En effet, il représente 60 % de la consommation totale d’énergie !
Il existe 2 types de travaux pour améliorer la performance énergétique d’un bâtiment : l’installation d’un système de chauffage performant et la régulation de chauffage.
5. L’installation d’un système de chauffage performant
Les anciennes constructions disposent souvent d’appareils de chauffage énergivores et polluants : chaudières ancienne génération, radiateurs à eau chaude, etc. La facture peut doubler d’un système à l’autre !
C’est pourquoi les travaux de rénovation énergétique comprennent généralement l’installation d’un équipement moderne, qui utilise de préférence les énergies renouvelables :
- la pompe à chaleur (PAC) : écologique et ultra performante, elle puise la chaleur de ressources renouvelables. L’air pour la PAC aérothermique, la terre pour la PAC géothermique et l’eau pour la PAC hydrothermique. Néanmoins, elle requiert un terrain avec des dispositions spécifiques et nécessite un investissement important ;
- le chauffage au bois : économique, performant et écologique, le bois est aujourd’hui une solution de chauffage attractive. Le rendement d’une chaudière ou d’un poêle à granulés peut dépasser 90 % !
Il en va de même pour le système de production d’eau chaude sanitaire, qui occupe une place importante dans le bilan énergétique. Aujourd’hui, les appareils les plus performants restent le chauffe-eau thermodynamique et le chauffe-eau solaire individuel.
6. La régulation de chauffage
En aidant vos clients à mieux contrôler leur consommation d’énergie, les équipements de régulation peuvent réduire de 10 à 25 % leur facture de chauffage.
Plusieurs équipements s’inscrivent dans cette trajectoire :
- les thermostats programmables ou connectés : pour adapter la consommation de chauffage aux habitudes du consommateur et éviter les déperditions d’énergie ;
- les appareils connectés : les chaudières, chauffe-eau ou radiateurs connectés offrent une meilleure maîtrise de la consommation ;
- le GTB (gestion technique du bâtiment) et le GTC (gestion technique centralisée) : ces systèmes informatiques connectés aux installations techniques (chauffage, climatisation, éclairage, électricité, plomberie, etc.) permettent d’améliorer les performances énergétiques d’un bâtiment et d’anticiper les pannes ;
- la sonde extérieure de température : couplée à un thermostat, elle tient compte des variations de température extérieure pour réguler le chauffage ;
- le compteur de calorie ou compteur d’énergie thermique : il mesure la consommation énergétique du chauffage d’un logement avec une grande précision ;
- le robinet thermostatique : installé directement sur les radiateurs, il permet d’ajuster précisément la température de chaque pièce.
Les travaux de ventilation
Dans un logement bien isolé, l’air extérieur pénètre moins facilement.
Pour assurer le renouvellement de l’air, il faut prévoir des travaux de ventilation. De quoi baisser le taux d’humidité de l’air ambiant et optimiser le chauffage !
7. L’installation d’une VMC
L’installation d’une VMC (ventilation mécanique contrôlée) est conseillée pour assurer une bonne ventilation tout au long de l’année. Il existe 2 types de systèmes :
- la VMC simple flux : elle extrait l’air vicié à l’extérieur du bâtiment. Des entrées d’air, généralement situées sur les fenêtres, introduisent de l’air neuf ;
- la VMC double flux : elle suit le même principe que la VMC simple flux, mais elle préchauffe l’air provenant de l’extérieur pour éviter les déperditions de chaleur. Elle permet donc de réaliser des économies d’énergie importantes.
Les travaux d’éclairage
Bien qu’il représente des dépenses d’énergie moins importantes que les postes précédents, l’éclairage ne doit pas être négligé !
Et pour cause : s’ils sont peu onéreux, les travaux d’éclairage améliorent sensiblement la performance énergétique d’un bâtiment.
8. Le relamping
Le relamping consiste à remplacer les anciennes ampoules par des ampoules LED. Ces dernières consomment en moyenne 10 fois moins qu’une ampoule à incandescence et peuvent durer jusqu’à 40 000 heures. De plus, elles se déclinent en une infinité de températures de couleurs. De quoi améliorer le confort lumineux et mettre en valeur le bien immobilier.
Financer les travaux pour améliorer la performance énergétique d’un bâtiment : les aides de l’État
Dans le cadre de l’audit énergétique réglementaire, vous devez présenter à vos clients les aides financières mobilisables pour financer les travaux
- MaPrimeRénov’, qui s’adresse à tous les propriétaires ;
- MaPrimeRénov’ Sérénité, qui s’adresse aux ménages modestes et très modestes ;
- la prime Coup de pouce économie d’énergie, qui se décline en plusieurs aides : prime chauffage, prime isolation, prime rénovation globale, etc.
- les aides des entreprises de fourniture d’énergie, versées dans le cadre des CEE (certificats d’économie d’énergie) ;
- l’éco-prêt à taux zéro, qui permet de contracter un prêt sans intérêt auprès des banques ;
- la TVA à taux réduit à 5,5 % ;
- les aides locales, listées sur le site de l’Anil.