Un des objectifs de la réglementation RE2020, entrée en vigueur le 1er janvier 2022, est de réduire l’impact carbone des bâtiments. Les pompes à chaleur (PAC) permettent de réaliser d’importantes économies d’énergie. Quel type d’équipement choisir et quels sont les critères à prendre en compte ? Comment estimer le coût de la fourniture et de la main-d’œuvre ? Voici toutes les informations à connaître pour réussir le chiffrage d’une pompe à chaleur.
SOMMAIRE
L’essentiel à savoir sur les pompes à chaleur
Les différents types de pompes à chaleur
Les 2 critères incontournables pour choisir une pompe à chaleur
Comment réussir le chiffrage d’une pompe à chaleur ?
Chiffrage d’une pompe à chaleur : un point sur la réglementation
L’essentiel à savoir sur les pompes à chaleur
Avant de se lancer dans le chiffrage d’une pompe à chaleur, il est important de comprendre son fonctionnement et ses avantages dans le cadre d’une rénovation énergétique.
Principe de fonctionnement
La pompe à chaleur permet de chauffer un logement grâce aux calories contenues dans l’air (aérothermie), dans la terre (géothermie) ou dans l’eau (aquathermie). Elle comprend une unité extérieure, qui capte les calories, ainsi qu’une ou plusieurs unités intérieures, qui diffusent la chaleur dans le logement.
Son fonctionnement repose sur 4 étapes :
- L’évaporateur puise les calories contenues dans l’air, la terre ou l’eau, et les transmet au liquide caloporteur.
- Dans le compresseur, le liquide se transforme en gaz chaud.
- Dans le condenseur, il redevient liquide. Le changement d’état génère de la chaleur, qui est transmise aux émetteurs (radiateur, plancher chauffant, ballon ECS).
- Enfin, le détendeur fait baisser la température. Par conséquent, la pression du fluide frigorigène diminue et retrouve son niveau initial. Le cycle peut alors reprendre.
Un atout pour la rénovation énergétique
La pompe à chaleur est considérée comme un système de chauffage écologique. Elle repose sur des énergies renouvelables et consomme moins d’électricité qu’un radiateur électrique.
Son installation exige des travaux conséquents, qui représentent un investissement de départ important. Cependant, l’utilisation d’une source d’énergie naturelle et gratuite permet de réaliser des économies sur le long terme…
D’autant que des aides financières existent pour accompagner vos clients dans leur projet ! MaPrimeRénov’, prime CEE, Éco-prêt à taux zéro, TVA réduite à 5,5 %, aides locales… Ces dispositifs contribuent à financer l’installation d’une PAC. Dans votre devis, n’hésitez pas à mentionner les aides applicables et à évaluer leur montant avec votre client : certaines subventions dépendent des revenus des ménages.
Les différents types de pompes à chaleur
Les pompes à chaleur peuvent utiliser 3 sources d’énergie renouvelable différentes. Il existe la pompe à chaleur aérothermique (PAC air-air et PAC air-eau), la pompe à chaleur géothermique et la pompe à chaleur hydrothermique.
La pompe à chaleur air-air
La PAC air-air puise l’énergie dans l’air extérieur et la restitue directement dans la pièce à chauffer. Son principe est simple, c’est pourquoi il s’agit de l’équipement le plus accessible et le plus simple à installer. En revanche, elle ne permet pas d’alimenter les appareils de production d’eau chaude sanitaire (ECS).
La grande particularité de la PAC air-air ? Elle peut servir de climatisation grâce à son système réversible. Néanmoins, elle peut se révéler insuffisante lorsque les températures extérieures sont trop basses. L’installation d’un chauffage d’appoint devient alors nécessaire.
La pompe à chaleur air-eau
La PAC air-eau puise également les calories dans l’air mais elle les transmet ensuite à un fluide frigorigène qui alimente le système de chauffage central : radiateurs, plancher chauffant et ballon d’eau chaude sanitaire.
Ce type de pompe à chaleur offre d’excellentes performances énergétiques. Par ailleurs, certains modèles sont réversibles. Installés sur un plancher chauffant / réfrigérant, ils permettent ainsi de réchauffer ou de rafraîchir le logement.
Bien que la PAC air-eau soit moins économe en énergie que la PAC géothermique ou hydrothermique, elle offre une grande polyvalence. Elle convient à une construction ancienne comme à une construction neuve, et elle est plus facile à installer.
La pompe à chaleur géothermique
La pompe à chaleur géothermique puise la chaleur dans le sol afin de réchauffer l’eau du circuit de chauffage et des sanitaires. Comme la température sous la terre varie peu, c’est le système qui offre le meilleur rendement tout au long de l’année !
En revanche, les pompes à chaleur géothermiques requièrent une certaine expertise. En effet, elles fonctionnent via un réseau de capteurs installés sous la terre. Ces capteurs peuvent être installés de manière horizontale si le terrain est suffisamment grand. Sinon, il faudra forer en profondeur pour installer des capteurs verticaux.
La pompe à chaleur hydrothermique
Plus rare, la pompe à chaleur hydrothermique ou aquathermique puise les calories dans les nappes phréatiques situées sous les maisons concernées. Comme la PAC géothermique, elle offre de très bonnes performances tout au long de l’année.
La chaleur est diffusée de la même manière que la PAC air-eau. En effet, la PAC hydrothermique alimente un système de chauffage central, qui peut inclure des radiateurs, un plancher chauffant et un appareil de production d’eau chaude sanitaire.
En revanche, ce type d’installation demande un lourd investissement et des travaux complexes, avec notamment un forage vertical d’une profondeur comprise entre 30 et 100 mètres.
Les 2 critères incontournables pour choisir une pompe à chaleur
Le type de pompe à chaleur (aérothermique, géothermique ou hydrothermique), doit correspondre aux besoins de votre client. Voici les 2 critères à prendre en compte : la puissance et la performance.
La puissance et le dimensionnement
Le dimensionnement d’une pompe à chaleur est une étape essentielle pour bénéficier de bonnes performances. Alors qu’un sous-dimensionnement ne permettra pas d’atteindre les bonnes températures, un surdimensionnement entraînera des dépenses énergétiques excédentaires.
Réaliser un bilan thermique préalable permet d’optimiser le fonctionnement de l’appareil. Les calculs se basent essentiellement sur 3 facteurs :
- le volume de l’espace à chauffer ;
- le niveau d’isolation du logement ;
- le climat de la région où est installée la PAC.
Le coefficient de performance
Le coefficient de performance (COP) est utilisé pour définir la classe énergétique, indiquée sur l’étiquette énergie des pompes à chaleur. Il correspond au rapport entre la puissance électrique consommée et la puissance calorifique restituée par l’appareil. Autrement dit, si l’équipement affiche un COP de 3, il restituera 3 kWh de chaleur pour 1 kWh acheté.
Le COP possède quelques déclinaisons :
- le SCOP (coefficient de performance saisonnier) est calculé sur la saison complète ;
- l’EER (coefficient d’efficacité frigorifique) désigne les performances de la climatisation d’une pompe à chaleur réversible ;
- le SEER (coefficient d’efficacité frigorifique saisonnier) prend en compte la saison et les températures assimilées.
Comment réussir le chiffrage d’une pompe à chaleur ?
Plus une pompe à chaleur est puissante et performante, plus elle est onéreuse. Cependant, le critère de prix principal reste la technologie utilisée.
Pour bien chiffrer l’installation d’une pompe à chaleur, vous devez prendre en compte :
- Toutes les fournitures : il est important de ne rien oublier
- Le coût de la main-d’œuvre
- La durée d’intervention
- Vos frais généraux et la marge que vous souhaitez dégager sur le chantier.
Voici les prix indicatifs en fonction du type de pompe à chaleur :
Pompe à chaleur air-air
Voici les matériaux, temps de mise en œuvre et tarifs indicatifs pour la fourniture et pose d’une pompe à chaleur air-air comprenant une unité extérieure PC 6,6 kW – PF 9 kW et une unité intérieure type console allège PC 2,2 kW – PF 3 kW
- Liste des matériaux :
- 1 PAC mono split réversible Inverter PF 9 KW – PC 6,6 KW PAR -10°C
- 1 ensemble de fixations et accessoires pour PAC Haute Température
- 1 unité intérieure multi-split inverter R410A, PF 3,8 kW débit de 270 à 510 m3/h. PC: 2,9 kW par -10°C,
- Main d’œuvre chantier : 8 heures
- Prix de vente fourni-posé indicatif : 6 200 € HT
Pompe à chaleur air-eau
Voici les matériaux, temps de mise en œuvre et tarifs indicatifs pour la fourniture et pose d’une pompe à chaleur air-eau Haute Température avec un préparateur d’ECS à raccorder sur le réseau radiateur.
- Liste des matériaux :
- 1 PAC air-eau Haute Température PC : 13,7 KW, sortie d’eau 65°C par -12°C
- 1 préparateur d’ECS inox 300 litres, couplé à la PAC
- 1 kit flexibles isolés de raccordement sur la PAC Haute Température
- 1 ensemble d’accessoires de raccordement pour la PAC Haute Température
- 1 ensemble de fixations et accessoires pour PAC Haute Température
- Main d’œuvre chantier : 16h
- Prix de vente fourni posé indicatif : 14 000 € HT
Captage géothermique horizontal :
Voici à titre indicatif le chiffrage d’un captage géothermique horizontal sur terrain, puissance extraite : 25W/m2, décapé sur 520 m2 x 60 cm de profondeur :
- Liste des matériaux :
- 1 kit de captage géothermique horizontal de 17 KW / 13 boucles de 100 M
- 1 regard collecteur géothermie
- Temps de main-d’œuvre chantier : 80 heures
- Prix de vente fourni posé indicatif : entre 9 500 € et 11 000 € HT
Chiffrage d’une pompe à chaleur : un point sur la réglementation
Quelles sont les normes à connaître avant d’installer une pompe à chaleur ? Tour d’horizon de la réglementation qui encadre ce mode de chauffage.
Les autorisations à demander avant les travaux
L’installation d’une PAC modifie l’aspect extérieur d’un bâtiment. Avant les travaux, une déclaration préalable doit donc être déposée auprès de la mairie de la commune. Cette dernière sera affichée sur la maison, mais aucune obligation légale n’oblige à demander un accord à ses voisins.
Le point sur les nuisances sonores et visuelles
Le bruit d’une pompe à chaleur est encadré par le décret n°2006-1099 du 31 août 2006 relatif à la lutte contre les bruits du voisinage. Le niveau sonore autorisé est de :
- 5 dB(A) de 7 h à 22 h ;
- 3 dB(A) de 22 h à 7 h.
Dans tous les cas, l’appareil doit se trouver à plus de 20 mètres du logement des voisins les plus proches. Aucune norme n’encadre la nuisance visuelle occasionnée par une PAC, mais il convient de choisir un emplacement discret.