Construction en terre : avantages, techniques et bonnes pratiques pour la MOE

16 Avr 2025 | Matériaux biosourcés, MOE

construction en terre

Utilisée pendant des siècles, la terre crue a été remplacée dans l’histoire récente par d’autres matériaux de construction, comme le béton, le ciment ou la pierre. Mais aujourd’hui, elle connaît une véritable renaissance dans le secteur du bâtiment !  

Et pour cause : ses bénéfices écologiques et techniques en font une alternative durable pour les maîtres d’œuvre. Comment l’adopter ? Batiprix vous présente les avantages et les techniques de construction en terre, ainsi que les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour réussir vos projets ! 

 

Maître d’œuvre : pourquoi choisir la construction en terre ? 

Avantages écologiques 

En matière de durabilité écologique, la construction en terre fait figure de modèle. Ce matériau, naturel et abondant, s’inscrit pleinement dans une démarche d’économie circulaire.   

Recyclable à l’infini et générant très peu de déchets, la terre crue présente un bilan carbone extrêmement faible. Sans oublier qu’elle garantit une excellente régulation thermique et hygrométrique, réduisant ainsi la consommation d’énergie liée au chauffage et à la climatisation des bâtiments ! 

Avantages techniques 

Les propriétés techniques de la terre en font un matériau performant et polyvalent.  

Pour commencer, sa capacité d’inertie thermique assure une régulation naturelle des températures intérieures.  

Les constructions en terre présentent également : 

  • une bonne isolation acoustique ; 
  • une excellente résistance au feu ; 
  • une grande souplesse face aux mouvements du sol, caractéristique particulièrement intéressante dans les zones sismiques. 

Avantages économiques 

La terre crue constitue également un choix judicieux d’un point de vue économique.  

Disponible localement, elle réduit significativement les coûts liés au transport et à la production. Sa durabilité et sa facilité de réparation limitent aussi les frais d’entretien et de rénovation sur le long terme. Enfin, avec la montée en puissance des réglementations écologiques, investir dans la construction en terre positionne avantageusement les maîtres d’œuvre face à l’essor du marché immobilier durable. 

 

Les principales techniques de construction en terre 

Les techniques traditionnelles 

Parmi les méthodes traditionnelles, quatre techniques dominent : 

  • le pisé : ancêtre du béton, cette terre compactée dans des coffrages est particulièrement adaptée aux constructions massives et structurelles ; 
  • le torchis : ce mélange de terre argileuse et de fibres végétales (sable, paille) s’applique sur une structure porteuse en bois ; 
  • la bauge : cette technique consiste à empiler directement de la terre humide, à la main et sans coffrage ; 
  • l’adobe : cette brique moulée et séchée au soleil convient parfaitement aux constructions légères à moyenne échelle. Il s’agit de la technique de construction en terre la plus rapide et la plus économique. 

 

La terre modernisée 

Bien que les techniques traditionnelles constituent la base de la construction en terre crue, les évolutions technologiques et industrielles ont donné naissance à des techniques plus modernes, adaptées aux exigences actuelles : 

  • mortiers et enduits : ces mélanges de terre, de limon, de sable et éventuellement de liant et d’additifs, conviennent aux travaux de finition et de restauration. Faciles à mettre en œuvre, ils remplacent efficacement les enduits de plâtre ou de ciment ; 
  • BTC (briques de terre comprimée) : évolution de l’adobe, ces briques sont stabilisées par compression mécanique pour une résistance accrue. Il existe également sur le marché des BTM (blocs de terre moulés) et des BTE (blocs de terre extrudés) ;  
  • terre coulée : également appelée béton de terre ou béton de site, cette alternative moderne au béton promet une mise en œuvre rapide et efficace ; 
  • terre allégée : issue des techniques du pisé et du torchis, cette terre est mélangée à des agrégats légers pour une meilleure isolation thermique et acoustique. Sa mise en œuvre reste cependant complexe ; 
  • terre-paille, botte de paille et terre-copeaux de bois : évolutions du torchis, ces mélanges, parfois préfabriqués, associent la terre à des fibres végétales pour améliorer ses performances techniques ; 
  • panneaux de terre crue : ces panneaux préfabriqués peuvent remplacer les panneaux de plâtre. Ils permettent un usage rapide et standardisé sur chantier. 

 

Maître d’œuvre : les bonnes pratiques pour intégrer la terre dans vos projets 

1. Intégrer la terre dès la phase de conception 

La réussite d’un projet en terre crue passe par une intégration précoce, dès la conception.  

Définir clairement les objectifs de performance thermique, écologique et esthétique facilite la sélection des techniques les mieux adaptées. Une étude de faisabilité vient évaluer la compatibilité du projet avec : 

  • les contraintes du terrain ; 
  • la disponibilité des ressources locales ; 
  • les limites structurelles de la construction en terre. 

Par ailleurs, la construction en terre exige une coordination rigoureuse entre tous les acteurs. Un dialogue constant avec la maîtrise d’ouvrage, les architectes, les bureaux d’études et les artisans garantit une approche cohérente et réaliste.  

2. Tirer parti des ressources locales 

La construction en terre se prête à l’usage de ressources locales : la terre est un matériau disponible en abondance et présent sur la plupart des territoires.  

Utiliser la terre extraite directement du site de construction ou d’une source locale réduit considérablement les coûts de transport et l’empreinte carbone du projet. Cette approche favorise également l’intégration du bâtiment dans son environnement, en respectant les spécificités géologiques et climatiques locales.  

Pour identifier des fournisseurs fiables, vérifiez leurs références, leur expertise et la qualité des matériaux qu’ils proposent. Des partenariats sur le long terme vous garantiront un approvisionnement régulier à des conditions avantageuses.  

Enfin, travaillez en réseau avec d’autres professionnels du bâtiment ou rejoignez des groupements d’achats pour profiter de tarifs préférentiels et de précieux conseils quant au choix des matériaux. 

3. Veiller à la formation des équipes 

Former correctement les équipes et les artisans : indispensable pour garantir la qualité des réalisations !  

Le maître d’œuvre joue un rôle central dans cette démarche : il doit identifier les besoins et veiller à ce que les compétences soient acquises et mises en application sur le chantier.  

Le recours à des spécialistes qualifiés ou à des organismes certifiés assure que les pratiques respectent les exigences techniques et réglementaires.  

Enfin, il faut sensibiliser l’ensemble des intervenants – bureaux d’études, entreprises de construction, architectes et fournisseurs – aux spécificités de la terre crue.  

L’objectif ? Garantir une approche cohérente et un travail d’équipe efficace, mais aussi réduire le risque d’erreurs. 

4. Éviter les erreurs courantes 

Anticipez les erreurs courantes pour assurer la pérennité des constructions en terre crue !  

L’un des défis majeurs réside dans le contrôle de l’érosion : la terre, particulièrement exposée aux intempéries, doit être protégée par des traitements de surface (enduits, couvertures).  

De même, la capacité d’absorption de l’humidité par la terre risque d’engendrer des problèmes structurels si elle n’est pas correctement prise en compte. Des fondations adaptées et une bonne ventilation limitent ces risques. 

Autre point critique : la stabilisation du matériau. Sans un bon dosage des composants (argile, sable, fibres naturelles), la terre crue peut se fissurer ou perdre de sa résistance mécanique. La composition doit correspondre parfaitement aux contraintes spécifiques du projet.  

Enfin, étudiez soigneusement la hauteur du bâti. Contrairement aux matériaux modernes, la terre crue impose des limitations en matière de portance, ce qui influence le dimensionnement des bâtiments.  

C’est pourquoi il faut faire appel à des professionnels expérimentés, capables d’accompagner chaque étape du projet et d’anticiper les défis liés à ce matériau exigeant… mais aux nombreux atouts ! 

5. Respecter les normes et réglementations 

Respecter les normes en vigueur, comme la réglementation environnementale RE2020 ou la norme NF DTU 31.2 relative aux maisons à ossature bois, est crucial.  

La construction en terre ne bénéficie pas encore d’un cadre réglementaire aussi détaillé que celui des matériaux conventionnels. Mais des recommandations techniques spécifiques encadrent son utilisation. Le maître d’œuvre doit se référer aux guides de bonnes pratiques et aux expérimentations menées par des organismes spécialisés. Sans oublier l’importance de travailler en étroite collaboration avec des professionnels spécialisés dans la construction en terre. 

 

Vous l’aurez compris : intégrer la terre dans vos projets est une démarche d’avenir, qui concilie performance technique, écologie et compétitivité économique. Pour booster l’efficacité de vos projets de construction en terre, misez sur les logiciels MOE Batiprix : de quoi gagner en temps et en efficacité dans le chiffrage des travaux et la rédaction des pièces techniques. 

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